Septième brevet de l'ordre, lors de sa fondation en 1430.
Fils de Gilbert de Lannoy seigneur de Santes et de Beaumont
et de Catherine Gobiert de Corbion, dame de Molembaix.
Né en 1384, il fut armé chevalier en 1405 lors d’un
pèlerinage à Jérusalem. Il poursuivit ensuite son périple en combattant les
« infidèles » en Prusse, en Lettonie et, aux côtés des chevaliers
teutoniques, en Russie. Ce type de croisades contre des peuples non chrétiens
était à l’époque assez courant chez les jeunes chevaliers et leur apportait un
prestige certain à leur retour.
Hugues sera nommé chambellan de Jean sans peur
en 1406, puis admis en 1410 au conseil du duc. Il montrera de grandes qualités
militaires : il participe à la bataille d’Othée (1408-1409) et aux combats
contre les Armagnacs (aux côtés du roi de France). En 1414, il est gouverneur de
Compiègne qu’il défend vigoureusement ; le duc le récompensera en le
nommant gouverneur et souverain bailli de Lille, Douai et Orchie. Il participe
– et survit - à la bataille d’Azincourt (1415) puis rejoint le duc de Bourgogne
qui marche sur Paris afin de conquérir par les armes l’influence qu’il a perdue
en politique (1417). Il passe alors au service du roi de France Charles VI
comme chambellan et conseiller jusqu’en 1419.
A la mort du duc Jean sans peur,
il conserve les mêmes fonctions auprès de son fils, Philippe le bon. Il est
ensuite nommé maître des arbalétriers de Paris (1424), poste où il continue de
servir son duc. Il montrera alors une nouvelle facette de son art en menant à
bien diverses missions diplomatiques, notamment en Espagne, à Rome et en
Angleterre. Il dirigera d’ailleurs la faction pro-anglaise de la cour de
Bourgogne et restera longtemps hostile au rapprochement avec le roi de France.
A partir de 1433 , il siège au conseil ordinaire qui doit aider le
duc à « conduire ses grandes affaires ». Gouverneur du comté de
Hollande entre 1433 et 1440, il réprime les premiers troubles liés aux
affrontements entre « Cabillaud » et « Hameçons » à Leiden
en 1434. Il fera ses dernières armes contre les Gantois en 1452, à la bataille
de Lokeren. Il mourra en 1456, à l’age de 72 ans, et sera inhumé dans l’église
Saint Pierre à Lille.
Selon Olivier de la Marche : « icelluy seigneur de
Santes fut ung des notables, des saiges, des vaillans et des preud’hommes
chevaliers de son temps … ».